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Culturellement indépendant


Anthony Browne, des ours, des singes et des contes

Publié par Eska sur 12 Juillet 2010, 18:48pm

Catégories : #Littérature

anthony-browne.jpg 

 

Anthony Browne

 

Après Chris Van Allsburg, j'ai décidé de m'attaquer à un autre grand auteur-illustrateur pour la jeunesse, il s'agit d'Anthony Browne. Ses albums font partis des classiques que l'on retrouve dans les bacs des bibliothèques enfantines, avec, entre autre, sa série des Marcel, la mauviette, le champion, le magicien, le rêveur, etc. Mais aussi des oeuvres plus singulières telles que Le Tunnel (1989), ou encore Dans la forêt profonde (2004),  oeuvres à l'image des contes les plus répandus.

 

Ce que je préfère chez Browne, c'est également ce qui l'amuse le plus semble-t-il : les nombreux clins d'oeil qui jalonnent ses illustrations au fil de ses histoires, tantôt des oeuvres de peinture des plus grands maîtres, ce dont il ne s'est pas privé avec Les tableaux de Marcel (2000), tantôt des références à d'autres histoires et contes, comme c'est le cas dans Le Tunnel, où l'on retrouve des références très nettes au Petit Chaperon Rouge, Hansel et Gretel, Jack et le haricot magique, etc.

 

Les illustrations de Browne sont reconnaissables : un trait plutôt fin, parfois un peu de pointillisme, et beaucoup de réalisme quand il s'agit de dessiner des humains. Et pourtant rien n'est minimaliste, surtout quand il s'agit de s'adresser à des enfants plus grands, il n'hésite pas à distiller ici et là quelques détails pour que le lecteur s'arrête sur ces arrière-plans sans importance en soi que de situer le lieu. Parfois il délaisse le décor pour se concentrer sur son personnage et ses intérêts, comme c'est le cas de J'aime les livres (1989) et Ce que j'aime faire (1989).

anna-et-le-gorille.jpg

Mais ce qui est sans doute l'une de ses marques de fabrique, ce sont bien ces personnages. Browne adore les singes. Son personnage fétiche est Marcel, un chimpanzée maigrelet qui évolue sans arrêt dans un univers rempli de gorilles bien plus imposants que lui. Les histoires de Marcel montrent bien que l'apparence est une chose importante, mais qu'elle n'est pas représentative de ce que l'on est. Marcel la mauviette (1984), premier du nom, en est l'exemple même. Il faut également lire Anna et le gorille (1983) pour voir avec quel talent certain il parvient à donner des expressions à ces singes anthropomorphisés.

 

Enfin ce que j'ai beaucoup aimé chez Browne, c'est la simplicité apparente, et pourtant consciencieuse, de ses albums. Ce que j'aime faire et J'aime les livres s'attardent donc à décrire le quotidien d'un petit singe, à l'image d'un enfant, tout simplement. Et petit à petit, on retombe dans un univers où tout est simple et naturel. J'aime les livres est une ode à ce qu'ils représentent et à la magie qui s'en dégage.

le-tunnel.gif

Deux autres albums m'ont passionnés : Le livre de Petit Ours (1990) et Un conte de Petit Ours (1990). Bien que très courts, ils sont pourtant très réflexifs. Car le personnage représenté, un petit ourson blanc, a la capacité de concevoir le monde qui l'entoure. Un obstacle, et hop!, voilà qu'il dessine avec son pinceau une solution qui l'aidera à contourner l'obstacle. Ces histoires font comprendre que le livre est un support qui n'est pas figé, que l'histoire d'un livre se construit au fur et à mesure que l'on tourne les pages, et au-delà, qu'il y a toujours un moyen de contourner les obstacles dans la vie elle-même.

 

De bien belles histoires qui nous sont données là. Anthony Browne restera sans doute encore très longtemps dans les mains des plus petits lecteurs, car ses histoires sont tout à fois des contes et des documentaires, qui font rire et qui font peur, qui font sourire et qui font rêver.

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