Indiana Jones et le Temple Maudit
(Indiana Jones and the Temple of Doom)
Steven Spielberg
1984
On enchaîne et on continue avec la suite des aventures du célèbre aventurier. Même si j'ai du voir une bonne centaine de fois ce second épisode, au point de le connaître vraiment par coeur, tant les répliques que les plans, c'est toujours un plaisir de le revoir encore et encore.
Après avoir échappé à la mafia chinoise, Indiana Jones, son complice Demi-Lune et Willie, une chanteuse de cabaret, se retrouvent perdu au fin fond des Indes, dans un petit village détruit. Les anciens racontent comment leur pierre sacré a été volée, entraînant sécheresse et catastrophe, tandis que leurs enfants étaient kidnappés pour servir d'esclaves dans une secte noire dédiée à la déesse Kali. Avant de rejoindre Delhi, Indiana Jones est contraint de passer par le Palais de Pankot pour découvrir ce qu'il s'y passe réellement.
- Qu'est-ce que tu veux faire plus tard ?
- Je veux être Indiana Jones !
- Indiana Jones il est archéologue...
- Ben alors je veux être archéologue comme Indiana Jones !
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai découvert ce film à l'âge de 7 ans, mais c'est vraiment aux alentours de 10 ans qu'il m'a le plus impressionné, je me rappelle même avoir eu des pulls, des pantalons et des classeurs à l'effigie D'indiana Jones. Il faut dire que beaucoup de choses m'avaient marqué : l'évasion de l'avion, le "banquet" du palais, le piège du tunnel, la cérémonie des Thugs, la course-poursuite en wagon dans la mine, et la coupure du pont de singe. Autrement dit, les 6 séquences les plus marquantes du film. Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai compris le fond de certains passages, entre Indy et Willie notamment, qu'à cela ne tienne, ce n'était pas, et ça ne l'est toujours pas, ce qui m'accroche dans ce film. Pour moi, Indiana Jones est un super-héros humain. Il n'a de pouvoir que son courage et son savoir. Bien souvent, il est mis à mal, mais qu'à cela ne tienne, pour se balancer au-dessus d'un gouffre avec son fouet et être être vainqueur de ses ennemis, et sauveur de ses amis, il faut bien ça !
Et puis Indiana Jones est un héros accompli, il se bat à main nue, au sabre, tire au révolver, est capable d'affronter plusieurs ennemis en même temps usant de sa force et de sa ruse, survie à des boissons empoisonnées, des chutes vertigineuses, des géants, des mines dangereuses...seule exception tout de même, il ne sait pas piloter un avion et a toujours aussi peur des serpents, sa cryponite en quelque sorte. Ce qui le rend d'ailleurs plus humain, et donc plus héroïque.
Cette fois-ci, Spielberg et Lucas nous ont concocté un film bien éloigné du précédent, qui se déroule d'ailleurs quelques années avant Les Aventuriers de l'Arche Perdue (1981), dans les années 30 plus précisément. Un moyen de donner au personnage d'Indiana Jones une renommée un peu plus prestigieuse. Ici, plus question de nazis, il s'agit de Thugs, une secte noire et barbare, sacrifiant de pauvres bougres en leur arrachant leur coeur. Cette scène d'anthologie est l'une des plus hallucinante dans ce que l'on peut considérer comme un film familiale, Mola Ram retirant le coeur sanguinolant et qui bat toujours avant de prendre feu, on va bien plus loin que les têtes fondues et explosives du précédent.
Le rythme est beaucoup plus soutenu que son prédécesseur d'ailleurs, d'autant que ce film se veut plus musicale, allant du show de l'introduction (avec ce plan des danseuses qui effectuent un grand écart avant de revenir à leur position initiale, on oublie souvent qu'on peut passer les bandes à l'envers), puis quelques séquences un peu hindoues dans le palais, avant de la musicalité sombre de la secte durant la cérémonie. Au-delà de ces moments musicaux, de grands moments d'action. A vrai dire, le scénario laisse tomber les grandes explications historiques pour se concentrer sur l'essentiel. Et puis notre trois compères ne sont pas chez, donc pas moyen de se poser, ils doivent enchaîner. Et puis cette histoire leur tombe dessus sans qu'ils aient rien demandé, laissons faire le hasard, et il fera bien les choses.
Ce qui m'accrochait également à l'époque, c'était la présence de Demi-Lune, cet enfant tout aussi héroïque qui prend exemple sur son modèle me faisait déjà rêver. D'ailleurs, c'est ce qui permet aussi au film d'être plus abordable pour les enfants, l'identification passe plus facilement, et l'image du personnage principal n'en est que plus valorisante. D'autant que Demi-Lune et Willie agissent comme R2-D2 et C3PO (pour rester dans les nombreux clins d'oeil à Star Wars), car ils font énormément de bêtises qui parviennent à les mettre en péril.
Il m'a d'ailleur fallu plusieurs années je me suis rendu compte que ce film était davantage porté sur la comédie que sur l'horreur. Rappelons notamment quelques scènes comme la partie de cartes dans la jungle alors que Willie découvre qu'ils sont entourés de toute la faune typique, le banquet du palais avec serpent-surprise, scarabée, soupe aux yeux et cervelle de singe en sorbet, ou encore la reprise de cette scène de duel des Aventuriers de l'Arche Perdue, avec deux sabreurs cette fois qui font aussi leur show, mais cette fois, Indy n'a pas son révolver sur lui, un petit sourire qui en dit long, et qui laisse place au combat que nous aurions du avoir, mais s'il peut en affronter 2 d'un coup, il ne peut pas affronter les 100 qui se pressent derrière... faisant une fois de plus un clin d'oeil discret à La Guerre des Etoiles (Georges Lucas, 1977) où Han Solo s'élance tête la première avec son arme au poing, obligé de faire subitement retraite en voyant une horde de Stormtroopers devant lui.
Aujourd'hui encore je reste fasciné par ce film d'anthologie. C'est sans doute l'un de ceux qui a le plus nourri mon imagination, et malgré ses passages gore, je ne saurais que le recommander chaudement aux enfants à partir de 7 ou 8 ans, car c'est à cet âge-là qu'il faut découvrir ce genre de film d'aventure, après, on n'y voit bien souvent que le côté grotesque et c'est dommage. Car rappellons-le, les films d'aventure fonctionnent s'ils contiennent une dose de magie, et Indiana Jones saittrès bien jouer avec cela tout en l'intégrant à l'Histoire. Une fois de plus, je reste bluffé devant le travail des maîtres Spielberg et Lucas, qui ont su créer des séquences emblématiques du genre.
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